Pendant la guerre, entre 1961 et 1971, l’armée américaine déverse par avion un terrible herbicide au dessus des forêts vietnamiennes. Ce défoliant surnommé l’agent orange, a provoqué, après la fin des combats, des milliers de cancers chez les habitants et de nombreux cas de malformation chez les nourrissons.
Lors de son voyage au Vietnam, Daniela a soutenu l’association VAVA, Vietnam Association For Victims Of Agent Orange, une organisation caritative et sociale des victimes de l’agent orange.
Bonjour Daniela, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Bonjour Bruno, je suis une nouvelle venue dans les voyages en solo. Une forte envie de voyager depuis des années, et le manque de moyens financiers. Mais voilà, une opportunité, du temps et un peu d’argent de côté m’ont permis d’entrevoir mon rêve de voyage autour du monde…
J’avais besoin de me retrouver seule, face à moi même, peut être pour mieux me comprendre et m’accepter, telle que je suis…
Quelles sont les raisons qui vous ont poussée à visiter le Vietnam ?
Voyager, découvrir le le Vietnam est une idée qui trottait dans ma tête depuis quelques années, en fait l’idée de base est de faire un tour du monde version longue (plusieurs années), et ce voyage était un échantillon avant je l’espère le grand départ…!
Comment vous est venue l’idée de faire du volontariat au Vietnam ?
Dans mon idée de tour du monde, dont je parlais auparavant, le projet est de pouvoir intervenir dans chaque pays par la biais de volontariat, bénévolat, s’intégrer au pays, vivre local, tout en étant utile. C’est quelque chose qui me tient à cœur, être présente pour ceux qui en ont besoin.
Comment avez-vous connu l’association VAVA (Vietnam Association For Victims Of Agent Orange/ Dioxin) ? Pouvez-vous nous présenter cette association ?
Alors je l’ai connu grâce à Nicolas, à qui j’ai demandé conseil pour contacter des associations au Vietnam, étant donné que la durée de mon séjour au Vietnam était de deux mois et demi et que je souhaitais en consacrer une partie pour faire du volontariat.
Cette association a pour but d’aider les personnes affectées par l’agent Orange, une dioxine utilisée par les Américains lors de la Guerre du Vietnam. Cette dioxine a des conséquences très néfastes sur le corps humain (malformations, maladie de peau, maladies orphelines…). Et cela affecte également les enfants des personnes affectées par l’agent Orange.
Alors, il y a bien des façons d’intégrer une structure s’occupant des personnes atteintes par l’agent Orange. Pour ma part, je suis entrée en contact avec Vava et j’ai obtenu un rendez-vous rapidement étant donné que j’étais déjà sur place au Vietnam. Lors de cet entretien, ils m’ont présenté rapidement les structures auprès desquelles ils interviennent et où je pouvais faire du volontariat. Parmi ces structures, ils m’ont proposé d’entrer en contact direct avec The Vietnam Friendhip Village, se situant à Hanoi, une résidence accueillant enfants et vétérans nécessitant un suivi, des soins en rapport toujours à l’agent orange.
Sur le terrain, comment cela se passe t-il ? Quelles ont été vos missions ? Quel soutien avez-vous apporté ?
Après un entretien avec l’association Vietnam Friendship Village , j’ai eu le plaisir de visiter le village. Je suis allée dans chaque classe (classique en fonction des habiletés et non de l’âge mais aussi spécifique en vue de professionnaliser les adolescents comme la couture, la broderie,…) et j’ai rencontré quelques enfants qui étaient tous souriants et impatients que j’intègre le village. A ce moment là, j’ai bien senti que je serai à ma place ici. J’ai intégré le village la semaine suivante et ce pour 15 jours. 15 jours ça reste court, les missions essentielles vont être tout simplement d’être un soutien pour l’institutrice, et d’apporter ses connaissances et/ou d’animer si vous avez des spécificités. Ayant de bonnes connaissances informatiques/photos/vidéos, j’ai, par exemple filmé les enfants du cours de pratique pendant une matinée. Ils devaient faire des exercices de danse, d’étirement.. Avec ces films, j’ai pu leur transmettre un montage de la chanson complète. Ils l’utilisent ainsi pour répéter, et ainsi améliorer leurs dextérité, leur compréhension des exercices demandés,etc.
Quelles expériences en tirez-vous ? Avez-vous rencontré certaines difficultés ? Quelles sont les images qui vous restent en tête ?
Le premier jour a été quelque peu déstabilisant pour ma part je dois avouer, car j’ai intégré la classe qui avait le plus de difficultés, avec des enfants ayant un retard mental important. L’institutrice ne parlait que très peu l’anglais et aucune instruction précise ne m’avait été donnée si ce n’est d’être présente et de tenter d’aider. Aider oui, mais comment ? Je me suis alors assise auprès des enfants et les ai regardé colorier, je restais toutefois dans une position d’inconfort ayant l’impression de ne pas être utile et avec un regard critique sur l’organisation. Situation qui s’est dissipée les jours suivants, étant donné que le but effectivement n’ étant pas de se regarder le nombril en voulant être utile mais bien d’être présente pour les enfants, de s’adapter en fonction de l’organisation du village, d’observer.
Les plus forts moments ont été le soir pendant 15 jours, nous étions plusieurs volontaires à dormir sur place (ce n’est pas toujours le cas en fonction de l’organisme dont on provient). L’avantage de dormir sur place est que nous voyons une autre facette du village. Celle de la vie de tous les jours, hors classe et cours de pratique… J’ai donc eu le bonheur de partager des moments privilégiés avec beaucoup de ces enfants en jouant au badminton, au volley ou encore en me baladant autour de leurs terrains de jeux en fin de journée, à tenter de discuter, avec des gestes, d’ailleurs à apprendre quelques signes du langage des signes pour communiquer avec les personnes sourdes. Un vrai coup de cœur pour les enfant sourds, des partages inoubliables de rires, de petits secrets d’adolescents amoureux… Ces images là me restent en tête, chaque soirée, avec ces enfants et aussi avec les volontaires avec qui forcément se lie une complicité.
Pensez-vous que n’importe quelle personne peut participer à ce genre de volontariat ?
Alors j’aurais envie de préciser que n’importe qui peut participer à ce genre de volontariat, si et seulement si, il/elle a un attrait pour ce type d’action. Il faut tout de même donner de soi, de son temps, savoir s’adapter, avoir envie de partager, d’aider. Il n’y a pas de profil type si ce n’est les critères énoncés précédemment. Bien sûr, ceux qui ont l’âme d’un clown, d’un musicien, sauront rapidement se faire une place dans une association.
Avez-vous prévu d’autres projets de ce type ? Ici ou ailleurs ?
Je devais également faire du volontariat en lien avec l’association DAVA (Da Nang Association for Victims of Agent orange) au Vietnam, mais au vu de la météo (typhons) mon passage à Danang a du être annulé. Mais pour mon prochain voyage, je ferai certainement du volontariat, sans hésiter !Mais rien n’est encore programmé…
Merci énormément Daniela d’avoir partagé avec nous votre expérience. C’est important car nous avons parfois des voyageurs qui nous demandent comment se passe concrètement les projets de volontariat au Vietnam, votre retour d’expérience les éclairera à coup sûr.
Pour en savoir plus sur VAVA et sur les autres associations que nous soutenons, nous vous invitons à découvrir nos engagements pour des voyages solidaires au Vietnam.
Photographies : Daniela
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