Situé au milieu d’une nature luxuriante, le sanctuaire de My Son est le site archéologique le plus important du Royaume du Champa et de la civilisation cham.
Si vous êtes de passage à Hoi an et que vous avez envie de vous faire une journée culturelle, alors vous ne serez pas déçus par le sanctuaire de My Son, situé à une heure de Hoi an. Ce complexe de tour-sanctuaires reflète les prouesses architecturales, ainsi que l’histoire, la religion et la civilisation des chams qui ont vécu sur le site du IVe au XVe siècle.
My Son, un site exceptionnel dans la nature
Le sanctuaire de My Son est situé dans la région de Quảng Nam au Vietnam, à 50 km à l’Ouest de Hoi an et au Sud Ouest de Danang.
C’est le site archéologique le plus important du Royaume de Champa et de la civilisation Cham. Après la chute de ces derniers au XVe siècle, le complexe a été oublié et abandonné. Ce n’est qu’en 1898 que le sanctuaire de My Son a été redécouvert par le Français MC Paris et l’école française d’Extrême Orient.
Le sanctuaire de My Son est un ensemble architectural remarquable qui a été construit entre le IVème et le XIVème siècle par les rois du royaume de Champa.
My Son est considéré comme l’un des plus importants ensembles de temples Hindous en Asie du Sud Est et le plus majestueux du Vietnam. Situé dans une vallée entourée de montagnes et au coeur d’une nature envahissante et mystérieuse, le site est d’une rare beauté.
Il est aujourd’hui possible d’admirer une partie des 78 édifices. Les intempéries et notamment les guerres ont détruit la plupart d’entre eux. La dernière avec les Américains fut particulièrement dévastatrice.
Histoire du sanctuaire de My Son
Selon les inscriptions sur les stèles, le premier complexe architectural aurait été construit en bois et daterait du IVe siècle sous le règne de Bhadravarman pour le culte de Dieu Shiva-Bhadresvara. Ce dernier fit ériger une stèle sur laquelle il exprimait sa requête qui consistait à conserver le sanctuaire de My Son après sa mort. « Si vous détruisez [ma fondation], toutes vos bonnes actions dans vos différentes naissances seront à moi, et toutes les mauvaises actions faites par moi doivent être vôtre. Si, au contraire, vous entretenez correctement les fonds de dotation, le mérite appartient à vous seul ». Ses successeurs auraient entendu ses souhaits puisque My Son est resté le centre religieux du Champa pendant plusieurs générations.
Plus de deux siècles après, le temple de Bhadresvara a été détruit par le feu et a été reconstruit par le roi Sambhuvarman ( 577-629) au 7ème siècle. Il rebaptisa le dieu Sambhu-Bhadresvara, considéré comme le créateur du monde et le destructeur du péché. Le roi aimait être considéré comme un soleil terrestre éclairant la nuit et sa gloire comme la lune sur un soir d’automne. Toutefois, cela n’a pas du suffire puisque son règne a été marqué par l’une des attaques les plus dévastatrices jamais subies par le royaume de Champa. En 605, le général chinois Liu Fang a vaincu les chams dans leur royaume, emportant tous les livres bouddhistes et ceux dédiés aux anciens rois. Afin d’éviter les représailles chinoises, Sambhuvarman envoyait régulièrement des tributs aux chinois.
Valeurs culturelles de My Son
Les temples sont dédiés au culte de Shiva, connu sous différents noms, dont le plus connu est Bhadresvara. My Son était un site de cérémonie religieuse pour les rois Chams ainsi qu’un lieu de sépulture. Chaque nouveau roi est ainsi venu à My son pour donner des offrandes et construire de nouveaux temples.
Le sanctuaire de My Son était le centre religieux et culturel du royaume de Champa. Il a souvent été rattaché à la ville de Indrapuras (Dong Duong) et Simhapura (Tra Kieu). Le complexe aurait été le site le plus longtemps habité à des fins religieuses, non seulement dans le cham uni mais également en Asie du Sud Est (plus d’un demi millénaire).
Le site était également un emplacement stratégique pour se protéger des éventuelles attaques sur Tra Kieu, la capitale du Champa.
De part sa grandeur et sa beauté, le complexe de My Son est souvent comparé à d’autres temples en Asie du Sud Est, tels que Borobudur en Indonésie, Angkor au Cambodge, Bagan en Birmanie et Ayutthaya en Thaïlande. Il est d’ailleurs classé patrimoine de l’UNESCO depuis 1999.
Architecture à My Son
La variété architecturale des tours à My Son prouve le génie et l’habileté des chams. Sans atteindre la magnificence de celui des Khmers, ni de Borobudur ou Pagan; l’art cham a été fortement influencé par l’art indien. Pour exemple, la tour carré à plusieurs étages appelée le Kalan ressemble au Sikhara Indien (toit creux, voûté en encorbellement).
De nombreux temples sont ainsi dédiés à des divinités hindoues telles que Krishna et Vishnou mais en particulier Shiva. Bien que le Bouddhisme ait influencé la culture cham, l’hindouisme shivaïte est restée la religion de prédilection .
Les historiens ont découvert huit groupes de temples sur le site de My Son datant du Xième et XIIIième siècles. Toutes les tours sont construites en briques cuites avec des piliers en pierre et en grès, décorés avec des bas-reliefs représentant des scènes de la mythologie hindoue.
Les temples ont été construits suivant le même modèle. Chaque groupe était constitué d’un temple principal, le Kalan, entouré de tours et de dépendances. Le Kalan symbolisait la montagne sacrée (Meru) au centre de l’univers. Il était composé de trois parties:
- Le socle (bhurloka) représentait le monde terrestre. Il était construit en briques et pierres et décoré avec des reliefs.
- Le corps de la tour (bhuvakola) symbolisait le monde prémonitoire. Il était construit entièrement en briques, avec des colonnes et une fausse porte face à l’est.
- La toiture (Suarloka) symbolisait le monde spirituel . C’était également le monde des divinités. Cette partie était composée de trois étages formant une pyramide et représentait Kailasa, la montagne sacrée de Shiva. Chaque étage comportait tous les éléments d’un temple décrit ci-dessus. La majorité des toits de ces tours étaient à l’origine couverts de feuilles d’or ou d’argent.
Le temple principal vénérait le Linga-Yoni, qui représentait la capacité d’invention. Autour du Kalan, se trouvait plusieurs sous-tours pour le culte des Génies ou rois défunts. Le kalan et ses dépendances étaient entourés par une enceinte en briques se fermant à l’endroit de la tour-portique.
Il n’existe plus aujourd’hui de monuments antérieurs au XIIIième siècles car ils étaient construits en bois et disparurent dans les tourmentes.
Vous pourrez visiter d’autres tours chams: Po Na Gar située aux alentours de Nha Trang dans la province de Khanh Hoa, Po Sha Nu en province de Binh Thuan et Hoa Lai et Po Klaugn Harai en province de Phu Yen.
La restauration des tours- sanctuaires de My Son
Les français ont restauré les principaux temples de My Son entre 1937 et 1943. Même si le complexe a bien résisté aux différentes attaques khmères, chinoises et françaises; My Son a été très endommagé par les bombes américaines. Vous pourrez encore apercevoir les traces de ces cratères lors de votre visite sur le site.
Lors de ces restaurations de nombreuses statues ont été placées dans des musées, tels que le musée cham de Danang ou dans des musées temporaires à l’intérieur de deux temples sur le site de My Son.
Ce sanctuaire a suscité un fort intérêt de la communauté internationale. Le ministère de la Culture du Vietnam a donné une subvention de 440 000 USD pour entretenir le site. L’ Italie et le Japon ont financé des projets de reconstruction avec l’UNESCO, et ces projets sont également financés par le World Monuments Fund.
Conseils pratiques:
- Situé à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de la vieille ville de Hoi an, le site est accessible à une heure environs de route. L’excursion à travers le site du Royaume du Champa se fait en une demi journée depuis Danang ou Hoi an.
- Le meilleur moment pour admirer les temples Cham est le lever du soleil.
- Il existe 4 grands groupes de temples à visiter (A, B, C, D). Vous commencerez par le C puis le B considéré comme le centre du site; le D qui est un groupe un peu disparate et endommagé; et enfin le A.
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