Véritable trésor architectural, la maison communale était le lieu administratif et de gestion de chaque village.
Le culte des corporations des métiers
Le culte des créateurs des métiers est une forme du culte des ancêtres. Si les ancêtres sont à l’origine de leur vie, les créateurs des métiers leur ont enseigné le métier afin de subsister. Chaque village possédait ainsi une maison communale où les habitants vénéraient leur génie. Ces maisons étaient également le centre de gestion où toutes les décisions importantes de la communauté étaient prises. Véritable lieu social, la population se réunissait dans la maison communale à l’occasion des fêtes de villages ou des activités culturelles et artistiques.
Les maisons communales des créateurs des métiers
Lorsque les premiers artisans sont venus travailler à Hanoi pour le roi et sa cour, ceux-ci venaient de villages du delta du fleuve rouges, reconnus pour la qualité d’ouvrage d’articles dont le village s’était généralement fait une spécialité. Les artisans de ces villages, très communautaires, se sont alors regroupés par origine et donc par métiers, dans le même quartier, la même rue, recréant en quelque sorte leur village mais également leur maison communale. Ces maisons communales sont ainsi de nos jours concentrées dans le vieux quartier de Hanoi. Appelées les “Dinh“ elles se sont construites en même temps que le “ quartier des 36 corporations “, où chaque nom de rue était rattaché à un métier. Pour exemple, la rue Hang Hom était dédiée à la fabrication de malles, la rue Hang Bac aux objets en or et argent, et la rue Lo Ren au métal. Ces maisons reflétaient ainsi les traditions et le savoir faire, propre à chaque village.
Construites en bois, les maisons communales étaient sculptées et décorées avec des ornements représentant des génies ou des scènes de la vie quotidienne.
Situées dans un décor verdoyant et ombragé, elles donnaient toujours sur un grand lac.
Protection des maisons communales
Aujourd’hui, la majorité des maisons communales ont perdu de leur attrait d’origine. Après la guerre, face à la pénurie des logements, des familles sont venues habiter dans les maisons communales. Les espaces de cultes ont été convertis en espaces de vies. Même si la pièce principale était toujours dédiée au culte, les maisons communales ont perdu peu à peu de leur importance et leur rôle. Actuellement, seules les familles habitant encore dans ces maisons continuent de rendre le culte aux créateurs des métiers. Elles sont habitées par plusieurs familles à l’image de la maison communale Truong Thi ( 50 rue Hang Bac) qui abrite plus de 30 familles ou celle de Kim Ngan (42 rue Hang Bac) occupée par 19 familles.
Face au désintérêt générale, plusieurs maisons ont été converties en bibliothèques ou d’autres ont tout simplement disparu.
Aujourd’hui, les rues de métiers n’existent presque plus, laissant la place à de nouveaux produits provenant du marché actuel, ouvert et mondialisé. Vous pourrez trouver des chaussures de toutes sortes dans les rues Hang Dau ou Hang Be. Quelques rues ont néanmoins conservé la fabrication de produits traditionnels telles que Hang Ma, Hang Dong et Hang Manh, mais la production est moins intense qu’auparavant.
Afin de préserver les maisons communales et le patrimoine de l’architecture nationale, plusieurs de ces maisons font l’objet de restauration soutenue par l’union européenne. La maison communale Kim Ngan sur la rue Hang Bac (rue des orfèvres) est par exemple restaurée par des experts de Toulouse.
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