Domestication de l’éléphant chez les M’Nong
Parmi les ethnies des hauts-plateaux, les M’Nong sont connus pour la chasse et l’apprivoisement des éléphants sauvages. Pour eux, l’éléphant n’est pas seulement une fortune de la famille, il prend aussi une place importante dans leur vie quotidienne et culturelle. Il est ainsi considéré comme un membre de leur communauté. Les traditions des M’Nong respectent la présentation des éléphants.
Selon certains documents conservés, la chasse et l’apprivoisement sont devenus un métier fondé par monsieur Khusanup, qui a attrapé au moins 500 éléphants durant sa vie. Il a donc été élu « le roi de la chasse d’éléphants ». Avant, pour attraper les éléphants, les M’Nong utilisaient environ 15 éléphants domestiques en forme âgés de 40 ans ou plus, divisés en 3 groupes (groupe d’attaque, groupe de domination et groupe d’attrape), chaque groupe est composé de 5 éléphants. L’équipe des hommes est de 10 personnes avec un chef qu’on appelle « Gru » qui donne les ordres. Les éléphants domestiques entouraient l’éléphant sauvage puis les hommes lançaient les cordes pour le serrer et l’enfermer. Ils n’attrapaient que les éléphants de 2 à 4 ans pour mieux apprivoiser.
Le temps d’apprivoisement dure environ 6 mois, mais dépend du caractère de l’éléphant. Parfois, cela peut durer plusieurs années. Quand l’éléphant est obéissant, les hommes l’emmènent au village. Tout le village participe alors à la fête d’installation pour l’éléphant. À partir de ce moment, la vie de l’éléphant est liée à celle des villageois. Ils s’en occuperont jusqu’à sa mort.
L’éléphant dans la culture M’Nong
Même si la chasse des éléphants est aujourd’hui interdite par la loi, ce métier existe toujours. Dans la province de Lak, il reste plus de 50 éléphants. Aujourd’hui, les habitants du village Don continuent les conventions et les fêtes traditionnelles pour l’éléphant. Selon eux, hors la valeur commerciale, l’éléphant a aussi une valeur spirituelle, symbole de prémonition. Chaque année, à la saison des moussons, les villageois organisent une offrande à l’éléphant qui annonce la distribution de la nourriture du Ciel pour eux. Au début de la saison sèche, ils organisent une cérémonie similaire afin de soutenir l’esprit de l’éléphant, à l’annonce d’une saison plus rude et de nourriture moins abondante.
Les éléphants se présentent dans toutes les activités quotidiennes des villageois : travailler dans les champs, transporter des marchandises, traîner du bois, construire des maisons… et plus particulièrement à « participer au tourisme » en faisant des balades sur leur dos. Les cornacs donnent aux éléphants des bananes et de l’eau douce en y ajoutant un peu de sel afin qu’ils se rappellent d’eux et ne quittent pas la maison. Le matin, leur premier geste est d’examiner, parler et regarder leur éléphant dans les yeux. Les cornacs sont aussi leur docteur et soignent leur éléphant lorsque celui-ci est malade.
Pour protéger l’espèce, la province de Daklak a créé le centre de réserve des éléphants qui se situe dans le parc national Yorkdon en 2009. Ce centre a reçu beaucoup d’aides et a contribué la responsabilité de la communauté envers des éléphants et à la préservation de cet héritage.
Source : vovworld.vn
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